07 novembre 2025


                               Openfiel 6 c'est dès demain, le 8 novembre.


Une première visite réservée aux bénévoles et aux artistes a été organisée vendredi 7 novembre. L'occasion d'une belle rencontre pleine d'émotions. Celle de rencontrer les artistes naturellement mais surtout de les entendre parler de leur parcours, avec un point commun, leur singularité à chacun, leur besoin de s'émanciper de cadres préétablis, y compris dans le monde de l'art. Et c'est jouissif de voir qu'étant de générations très différentes, Maya Mémin rayonnante de jeunesse malgré ses 80 printemps raconte l'oeil allumé son refus de respecter les normes de la gravure qu'elle pratique avec insolence, proposant comme matrice des papiers kraft épais pour son papier japonais qu'elle expose comme une armée de bannières flottant dans l'espace de la galerie. André Mérian, un breton qui travaille à Marseille a accroché une pléiade de photos d'espaces bâtis rencontrés au fil de ses itinérantes. Des habitats dont la banalité s'inscrit dans des paysages qui eux semblent immuables, des constructions qui les gangrènent, que l'on voudrait pouvoir effacer, mais qui s'accrochent et se multiplient. Eric Smolenski se rêvait artiste, il est devenu instituteur, mais jamais son envie de créer ne l'a quitté et il est revenu à ses premières amours avec une patience infinie, sculptant des noyaux de dattes, un incroyable travail de minutie, de préciosité, perçant d'une multitude de trous une branche de noyer, amassant des agrafes pour en faire une forme étrange qui ressemble de très loin à un "caniche", hérissant une autre branche de cure-dents.Le résultat est fabuleux ! 

Dans la deuxième pièce de la galerie, les deux plus jeunes artistes se sont installés et ont installé leur travail en parfaite communion.  Tous deux sont issus de l'école des Beaux-Arts de Quimper. Laurianne Simon est sortie diplômée en 2012 avec un travail de peinture qui pouvait sembler anachronique mais auquel elle s'est accrochée avec énergie et avec bonheur. Elle peint son espace domestique qui est aussi son espace de travail, ses enfants qui en sont parties intégrantes. Damien Rouxel issu du milieu paysan, à l'identité queer, il a eu du mal à trouver sa place. Puis il a assumé ses différences avec les autres artistes, et en a fait sa richesse. Il expose des photos avec sa famille, des objets qu'il utilise pour se déguiser, se cacher, se transformer, un lit sur lequel il écrit tout ce qu'il est, tout ce qu'il a appris à accepter et à faire accepter. Les deux artistes ont profondément ému l'assistance par leur capacité à transcender leurs différences.


Au premier plan le travail d'Eric Smolenski, au deuxième plan, celui de Maya Memin.


Les photos exposées par André Mérian


Les cinq artistes, de gauche à droite :Laurianne Simon, Damien Rouxel, Eric Smolenski, André Mérian, Maya Memin.


Damien Rouxel et Laurianne Simon présentent leur travail

Devant un public passionné, dont Maya Memin, assise au deuxième à partir de la droite.
Le lit de Damien Rouxel.

Une photo de Damien Rouxel prise dans la ferme de ses parents.


Exposition samedi 8 et dimanche 9 novembre, de 14 h à 19 h.

Samedi 15 et dimanche 16, de 14 h à19 h. 

Mettre le GPS ou suivre les petites flèches oranges à partir de Gourvily ! 

Entrée libre !