Maya MEMIN

C.A.C.T.U.S Quimper, exposition Openfield 6, 
Maya MEMIN, peintre, graveur 

Née le 6 juin 1943 à Bergerac, vit et travaille à Rennes. 

A étudié à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, la gravure et la peinture. 

A enseigné aux Beaux-Arts de Phnom-Penh (Cambodge) de 1968 à 1970, 
puis au Lycée E. Zola à Rennes entre 1974 à 1992, 
Elle expose ses différents travaux depuis le début des années 80. 
1981 : première exposition à la galerie Aussant à Rennes, “ Lit-Île ”. 

Représentée par 

Hopital G.Régnier, Rennes ("Jeu des Ex Qui", Grand Cordel 2006)



RENNES, DANS L’ATELIER DE MAYA MÉMIN
Rencontre avec une grande figure artistique rennaise (extrait)

(…) Dans la première partie de sa vie de créatrice, elle a développé un art « de soi » au plus près de la douleur, un peu «comme Frida Kahlo », mais sans les fleurs, sombre », raconte t-elle en riant d’elle-même (…), son art se centre sur le lit, sur le corps, sur son négatif creusé dans le lit par la forme des draps.  

 Elle traite les plis et les drapés des draps de son lit comme un paysage. Inlassablement, elle dessine non pas le corps lui-même, mais ce qui le touche au plus près. Elle crayonne, photographie, jour après jour, la forme des draps  déconcertant la photographe qui développe les pellicules. 
Elle profite du passage d’amis des Beaux-Arts pour réaliser un moulage de son corps avec du plâtre, un modèle « vivant », espère t-elle. Elle le réalise entouré de bandelettes. Le résultat l’horrifie : « un suaire, la mort » ! Elle en rit : « Je l’ai planqué dans ma cave derrière des cerfs-volants, et un jour, quand j’ai déménagé, je l’ai emmené à la décheterie, balancé dans la benne où il a explosé ! » Une délivrance, précise t-elle. 
Il est difficile d’illustrer cette période artistique, ses infinis travaux de corps en creux dans les draps. C’est que cette période est complètement occultée dans l’ouvrage où elle retrace son œuvre : Maya Mémin, Gravures, 1985-2005. Il faut croire qu’il fallait traverser la douleur, comme dans une lutte au corps à corps avec l’ange.
Mais ne pas la retenir et sortir victorieuse, changer de direction du tout au tout, une fois au bout de cette « impasse », comme peut apparaître un combat terminé.

Le papier, j’en mangerais!

Comment repartir après ce qui lui est apparu comme la mort au lieu de la vie recherchée ? De quelle manière reprendre à partir d’où l’art s’origine ? Elle a cherché à partir de ce qui la nourrit au plus profond, « repartir de la base ».
Certaines font du levain et du pain pour revenir aux fondamentaux. Pour Maya Mémin, c’est du papier : « je suis folle du papier. J’en mangerais ». Elle se met alors à broyer au moulin à légumes de vieux journaux, les brouillons des calculs de son mari chercheur en mathématiques, de vieux livres de messe (« ça, ça fait du beau papier ! »), des nuanciers de papier peint. Elle les détrempe et les étend sur des cadres tendus de gaze. Elle y met des bouts de son existence quotidienne : morceaux d’algues des vacances avec les enfants, herbes au printemps, feuilles de l’automne, des petits os de grenouille. Le papier inclut le temps qui passe et les saisons – la vie même. Elle obtient des feuilles qu’elle assemble en les collant entre elles, encore humides, par les bords, « comme de la pâte à tarte ». 

 

Bibliothèque départementale, Bécherel, 2021


Maya Mémin, Rothko et le syndrome de Stendhal

Afin d’arriver à la plénitude de cet art « méditatif », il y a enfin la phase finale de la révolution de Maya Mémin : une grande rétrospective Rothko vue à Londres en 1994. « J’ai vraiment eu le syndrome de Stendhal ». Elle se sent mal de beauté, comme l’auteur dont ce « syndrome » porte le nom et qui fut si frappé par la beauté du Printemps de Botticelli à Florence qu’il perdit connaissance. « Des sueurs, des battements de coeur ; j’ai presque fait un malaise ».

Elle ne connaissait auparavant la peinture de Rothko que par des reproductions dans des livres : « ça n’a rien à voir » avec la rencontre des oeuvres grandeur nature, avec leurs vraies couleurs. Elle revient à Rennes ivre de couleurs et se met à graver des bannières flamboyantes. Pour ce faire, elle bricole une technique toute propre qui emprunte à ses inspirations asiatiques et à son goût pour la récupération des morceaux de papier.

En effet, une amie du Japon lui envoie les longs rouleaux de papier de riz sur lequel elle imprime ses bannières. Or, ces lés de papier arrivent emballés dans du papier kraft épais, renforcé de fils de fer fin, qui sont inclus dans le kraft de manière à former un motif de losanges.
Elle utilise ces papiers kraft comme matrice, en lieu et place des traditionnelles plaques de cuivre ou de linoléum gravées. Elle enduit de couleur chacune des deux faces d’un morceau rectangulaire de kraft renforcé et plie sa feuille de papier Japon en deux, un côté en contact avec le dessous du kraft, l’autre avec le dessus. Elle continue comme cela avec un nouveau morceau de kraft enduit des deux côtés, autour duquel elle plie la suite de la feuille.
La feuille de papier Japon est donc pliée « comme un accordéon », avec entre ses « soufflets », le kraft texturé de losanges, enduit d’encre. Elle les déplie au sortir de la presse et de ce feuilletage, il résulte une bannière multicolore, marquée de losanges, comme une trame. C’est ce travail qui à présent l’habite et qu’elle expose.


Marcher dans la couleur

Elle aime scénographier les lieux, que « les gens marchent dans la couleur ». Parfois, elle expose « partout sauf sur les murs », dans les lieux qu’elle investit. Un jour, à Marrakech, elle a vu, une journée entière, travailler les teinturiers du souk. « Le matin, ils font le bain de jaune d’abord, et accrochent les écheveaux et les étoffes jaunes le long de la ruelle. Puis ils ajoutent un peu de rouge, et accrochent les étoffes oranges qui sortent du bain. Ensuite c’est rouge vif. Puis le déjeuner. L’après-midi, on part du bleu. Puis un peu de jaune, du vert, et enfin du violet. Ça donne un arc-en-ciel dans lequel on marche. J’adore ça ; c’est ce que je veux faire à ma manière. » Elle veut que les gens puissent « oublier le temps. Se mettre dans la couleur ».

Pas d’exposition ? Qu’à cela ne tienne

« Lorsque je n’ai pas de lieu où exposer, comme maintenant, où tout a été annulé, je fais plein d’autres choses. Je fais des crayonnés de plaques d’égout » ; relevés à la mine graphite sur des lés de papier Japon. Notamment les plaques de gaz et d’électricité qui sont juste sous son porche. Elle ira au plus près, puisqu’on ne peut bouger.
Elles sont belles sous son regard et elles nous les rends transfigurées, graphiques, quasiment des sceaux d’empereurs chinois, ces plaques qu’on ne voit pas et que l’on foule aux pieds. Elle fait feu de tout bois, métamorphosant tout en art, tout peut décidément se retrouver « inclus » dans ses petits et grands papiers : confinement, maladie, douleurs, moisissures et dégâts des eaux. « J’ai eu une fuite à l’atelier… Tout le papier Japon a moisi ». Finalement, ces fleurs et champignons qui s’épanouissent lui paraissent superbes. Elle les photographie et ces images deviennent le papier d’un livre d’artiste dans lequel son ami Jacques Josse pose les mots de son poème.

Entretien avec Christine van Geen
RENNES, DANS L’ATELIER DE MAYA MÉMIN. 05/02/2021

Ombres et lumière, St Malo



Parcours  ( extrait )


2024 :   La Légèreté,  Galerie Pictura, Cesson Sevigné (35)

2023 :   … Rouges et carrées… ,  Le Séné (56). (exposition  collective)

      "Collection B&F.Gautier" Hennebont 56)

2022 :  Pas si simple, Atelier du Hézo  (56),  (exposition collective)

2021 :  Presbytère de St Briac

      Médiathèque départementale d’Ille et Vilaine

      Résonance – Couleur, Concert à la Maison Internationale de Rennes / Conservatoire de Rennes

      Chapelle Saint-Cornely , Plouhinec (56)

      Maya Mémin, Christophe Le Dévéhat, Christophe Rolland, Ron Haselden, Lydie Chamaret,

      Sybille Besançon -  Presbytère de Saint-Briac (35) (exposition collective)  

      Livres d’artistes. Bibliothèque Départementale d’Ille-et-Vilaine (Bécherel 35)

2019 :  Soum de Toy (avec JL Tamby), Chapelle du Conservatoire de Rennes 

2018 :  Lézards volants (cerfs volants), St Briac (35)

     Oscillation de la couleur, expo-concert (JL Tamby et E.Yaouanq), Galerie Ombre et Lumière, St-Servan (35) 

      Moulin Villevêque,Angers (49)

      Chemins de Lumière, Médiathèque F. Mitterand, Le Relecq Kerhuon,  Brest  (29)

      Livres d’artistes,  St Chely d’Apcher (48)

2017 :  Galerie Arts Raden,  Plogastel St Germain (29)

      La chaffuste (E. de Kergariou), exposition-concert (JL Tamby-E. Yaouanq). St Pol de Léon (29)

2016 :  Impressions-Couleurs ,  ESPE Vannes (56) 

            Ateliers- Lavoir, rue de Léon,Rennes (35

      1+1  -  C. Denis-M.Mémin, Galerie Le Faouedic, Lorient (56)

2015 :  Centre culturel des Mazades, Toulouse (31).

      Centre culturel de Vitré (35000)

      Maîtres des Murs, (B.Legay, M.Mémin, A.Slacik, J.Vimard), Musée de Saint Lô (50)

      Installation avec le Conservatoire de Rennes et JY Bosseur,  Vieux Saint Etienne,Rennes (35)

2014 :  L’Art à l’hôpital ,  Galerie Albert Bourgeois, Fougères (35),  (résidence d’artiste)

      Galerie André Malraux, Douarnenez (29)

      Contrepoint  avec Cath Denis,  La Ville Andon, Plélo (22)

2013 :  Passage 25, rue Surcouf, Rennes

    Vitraux à la Chapelle Ste Anne à Querrien  - Finistère (J.A.et A.Le Fur, verriers)

2012 :  Variations, avec C.Denis, Galerie Ombre et Lumière,St Malo

2010 :  Musée d'art et d'Histoire de Locronan,  Finistère

      De Concert,  avec C. Denis, Galerie Ombre et Lumière, St Malo ( 35)

      20 ans de la Galerie Ombre et Lumière,  Château de la Briantais , St Malo ( 35)

      Journée de la Cause Freudienne, Rennes  Ile et Vilaine

2009 :  Galerie Les Stèles, Huelgoat - Finistère

2007 :  Chapelles d’Arradon, Morbihan  et de Ménigoute (79)

      CAC “Le Moulin du Roc”,Niort (79)

2006 :  Hôpital Guillaume Régnier à Rennes, Ille et Vilaine

2003 :  Art dans les chapelles, Morbihan

      Le Manège,  La Roche sur Yon (85)

2001 :  Eysines ( Bordeaux)


Collections publiques  (extrait)

2001 : Faculté des Métiers, Campus de Kerlann, Ille et Vilaine
2001 : FRAC Bretagne (livres d’artiste)
1998 : Bibliothèques municipales de Rennes, Quimper, Montpellier (livres d’artiste)
1998 : PACA Angers
1996 : Bibliothèque nationale Paris
1994 : Ville de Rennes
1993 : Espace Alain Gerbault, Musée de la Perrine, Laval
1990 : Bibliothèque nationale (Cabinet des estampes) Paris
1983 : Artothèques Saint-Brieuc, Vitré ; FRAC Bretagne
1983 : Prix du Conseil Général, Rennes


1997/2013 : Période "Bannières" : Multiples installations tenant compte de l’espace, du lieu d’exposition, de la légèreté et transparence à la lumière du papier de calligraphie (déambulation participative du spectateur)


1984/1988 : Période "matière"


1988/1993 : Période  "Gravure noire", impressions de plaques de zinc usées de toits


Depuis 1997 :  nombreux livres d’artistes avec les écrivains :  JP.Abraham ; JL.Aven ; Y.Bergeret ; C.Bideau ;  J.Y.Bosseur ;  H.Droguet ;  M.Gravil ; J.Josse ;  E.Le Cam ;  D.Kay ;  M.Le Gros ;  A.Le Beuze ; D.Le Dantec ;  A.Le Saux ;  D.Robert-Guédon ;  JL.Masseboeuf ;  F.Perche ;  E.Rougé ;  D.Sampiero ;  N. Woog …


Salons d’édition et livres d’artistes : Quimper, 1998 ; Issy les Moulineaux, 2007 ; Morlaix 2006, 2009, 2010, 2012, 2014, 2018 

Les Sables d’Olonnes, Salon Pages (Paris) 2015, 2018


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