Muriel BORDIER vidéaste photographe

Muriel BORDIER, photographe et vidéaste
née en 1965 à Rennes où elle vit et travaille.

 « J’aime mettre en avant les petites aberrations qui font partie de notre quotidien,  
mais sur lesquelles on ne s’arrête même plus. Pour y parvenir, je crée des saynètes humoristiques qui incitent le spectateur à regarder une situation familière sous 
un autre angle. Je veux que mes images dérangent comme un caillou dans la chaussure. J’avais envie de travailler sur le milieu sportif en gardant cet esprit un peu grinçant. »

 


UN REGARD INVENTÉ 

       Pour bien apprécier les photos panoramiques de Muriel Bordier, il faut admettre
ce postulat: les images qu'elle nous propose ne se regardent pas n'importe comment. 
En effet il faut se promener à l'intérieur de ses vastes compositions, avec patience 
et attention, passer d'une vue d'ensemble à une observation de détail. 
       Ces deux manières de voir coexistent sans heurts et sont mises sur le même pied d'égalité. Les personnages lilliputiens de l'artiste sont tous singuliers et s'adonnent 
parfois à des activités dont le sens nous échappe. Ce mystère tient le plus souvent 
de l'absurde. On pense à Ionesco plus qu'à Beckett. On songe également aux scènes villageoises de Brueghel l'ancien où l'on a plaisir à se perdre dans les détails, ou 
à Jérôme Bosch avec son univers aussi moral qu'esthétique. 
       Mais paradoxalement, si le regard de Muriel Bordier a quelque chose de jadis, 
il est aussi de naguère, car, quoi de plus actuels que ces tableaux numériques, avec 
cette ultra netteté qu'elle a fait sienne et qui fait partie de son langage ? Elle franchit 
en réalité le pont entre ce goût du détail propre au Moyen-Âge, et notre époque actuelle qui a repris à son compte des termes anciens comme "portail" ou "icônes", ce qui 
n'est pas le fait du hasard. Deux époques se rejoignent au-delà du temps, deux cultures de l'image. Notre artiste aura su ouvrir une nouvelle voie, originale, entre jadis et naguère et elle s'inscrit de cette façon dans une vraie continuité artistique. On ne peut que faire ce constat: son regard avisé de photographe a su inventer une nouvelle façon de voir en croisant, instinctivement, deux visions du monde. 
 Céline REYMOND      

      

  Muriel BORDIER, "Babel"        

 DES JEUX D'ENFANTS 

    On savait Muriel Bordier coutumière des thèmes sportifs. Ici, avec "Babel", 
elle s'en donne à coeur joie. Son humour, son sens de la dérision, son esprit 
satirique s'expriment avec une aisance gagnée au fil du temps grâce à une 
pratique accomplie. On ne peut ainsi qu'admirer ses subtils jeux d'ombre 
et de lumière ( comme dans Badminton ), sa parfaite maîtrise des grands espaces 
(voir le Golf ), son élégante chorégraphie de sportifs, (comme dans le Waterpolo 
ou l'Escrime ). Son univers respire et se déploie, il semblerait, avec aisance, pour 
culminer avec son Gymnase, un pur bijou sur tous les plans de la composition, 
pour moi le chef-d'oeuvre de son exposition et qui la résume toute entière 
dans toutes ses audaces et sa grâce singulière. 
    Une nouveauté dans sa production, la couleur, qui rend plus toniques ses mises 
en scènes et qui aurait été inspirée par ses séjours niçois. Avec elle, une étrangeté nouvelle s'installe. On s'y habitue peu à peu. Son évocation des Jeux Olympiques 
a quelque chose de narquois. 
    Les références appuyées aux Jeux d'Athène sont gaiement irrévérencieuses, 
ce qui ne nous étonnera pas de la part d'une artiste qui se méfie de l'ordre établi 
et aime semer la zizanie dans des scènes absurdes ( voir les vestales de La flamme olympique ). Elle sait aussi introduire une certaine poésie visuelle, comme la scène du ping-pong où un vent artificiel sème le désordre et fait voler drapés, parapluies 
et raquettes... Cette poésie discrète est la bienvenue et enrichit encore plus son 
monde toujours aussi facécieux. Avec Muriel Bordier les J.O sont devenus des jeux d'enfants ( voir les petits chevaux et l'aberration des "trous" de Golf ). L'homme, 
on l'aura compris n'est jamais chez elle mature et cela depuis ses premières réalisations. 
Il est incapable d'organiser son monde et encore moins des Jeux Olympiques. Il se perd toujours dans les détails. Il lui manque cette intelligence supérieure d'un grand organisateur. Il est le pantin de pulsions souvent étranges et décalées. 

  Céline REYMOND            




Expositions personnelles ( dernières années ) 
2025    Artistes au jardin 5, C.A.C.T.U.S, Quimper 
2024    BABEL, exposition/résidence, galerie Albert Bourgeois, Fougères-agglomération 
2019    Galerie Annie Gabrielli, Montpellier 
2018    Galerie Barrou Planquart, Montlignon
            Galerie Piazza Dispagna9, Rome YIA Artfair, 
            Galerie Annie Gabrielli, Paris 
            Galerie Le Lieu, Lorient 
2017    Galerie Annie Gabrielli, Montpellier 
2016    Centre d’Art Contemporain, Colmar 
            Espace Dupon Image, Paris 
            Galerie Basia Embiricos, Paris 

Expositions collectives (dernières années) 
2019    AAF. Galerie Isabelle Laverny, Amsterdam. 
            AAF. Xinart Galerie, New York.
            MACPARIS, Bastille design center, Paris.
            Mixture Gallery, Tel Aviv. Contemporary Art Fair
            Galerie Barrou Planquart, Paris. 
2018    AAF. Galerie Barrou Planquart, Hong Kong. 
            AAF. Galerie Barrou Planquart, Battersea. 
            AAF. Galerie Barrou Planquart, Bruxelles. 
            Maison Européenne de la Photographie, Paris. 
            Fondation François Schneider, Wattwiller.
2017    Festival international de photographie Fotoistanbul. Istanbul. 
            Dans le monde d’hier, demain. ESADH Le Havre. 
2016    Salon Fotofever, Galerie Annie Gabrielli à Paris. 
            Estivales Photographiques du Trégor. L’Imagerie. Lannion. 
2015    Les Photaumnales, Beauvais. 
            Rencontres photographiques Solignac. 
            Territoires d’Expériences, Institut Français, Barcelone. 

Résidences et installations 
2019    Résidence au lycée Merleau-Ponty, Rochefort/mer. 
2014    Résidence au Lycée Merleau Ponty, Rochefort/mer.
2013    Résid. travail collodion humide. (Init. par Aparté et Carré d’art, résid. à la Corderie Royale, Rochefort/mer. 
2011    Résidence d’artiste. Galerie Aktinos, Quimper. 
2010    Résid. initi. par La Criée, Centre d’art contemporain. Rennes.
2006     «Tous mes instants heureux te sont dédiés» MJC Manosque. 
            
Prix
2010    Prix Arcimboldo 2010 pour la série « Espace Muséaux » ; représentée par 
            la Basia Embiricos à Paris et la Galerie Annie Gabrielli à Montpellier. 
2015   Prix « Un Photographe » pour « Eurazeo » avec « Les Thermes », 
            choisi comme support de communication du concours.



 

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