09 janvier 2023

 



2023, c'est bien parti, un programme chargé

Les fêtes c'est terminé. Maintenant c'est l'heure des régimes. Et, pour C.A.C.T.U.S le travail reprend, il s'agit de tracer la route pour une année de manifestations artistiques qui demandent beaucoup de préparation pour les uns et les autres. 

Tout commence le dimanche de l'Epiphanie, même pas le temps de fêter les rois ! 

C'est le jour des visites des maisons pour les artistes de la prochaine édition Artiste@Home5 qui aura lieu samedi 24 et dimanche 25 mars puis samedi 1er avril et dimanche 2 avril.

Trois des artistes qui seront présentés lors de ces jours là sont présents ce dimanche matin à 10h, entre deux crachins bretons. Avec eux, des membres de l'association pour les accompagner, les rassurer aussi sur le déroulement de l'exposition. Il manque Antoine Perrot et Virginine Sinquin, pour des raisons de santé. Ils sont représentés respectivement par Jean-Yves Pennec et Sheila Laclusse-Le Nost. Sont présents donc, Marie Thamin, Pol Guézennec et Julie Aybes. 

Le Tro-Kemper commence dans le quartier du Moulin-Vert chez Michel Canevet, 20 route de Guengat. Une jolie maison restaurée avec goût par le propriétaire ravi de recevoir un ou une artiste. Du jazz pour accueillir le petit groupe, une bonne chaleur, et surtout des murs prêts à accueillir des oeuvres. Pol Guézennec prend des notes, Marie s'interroge " peut-on faire des trous dans les murs ?", Julie aussi réfléchit. Il faut que le décor se prête à leur travail, que l'artiste se sente en osmose avec le lieu et l'hôte, même si tous se disent prêts à s'adapter. 

Michel prévient tout de suite par rapport aux difficultés de stationnement le long de la rue (amendes possibles), mais des parkings sont disponibles un peu plus loin, un peu de marche le week-end ne fait pas de mal ! 

Michel Canevet propose un bel espace lumineux.

Deuxième étape, direction chez Claude et Annick Friant, 19, rue du Stade, sur la route de Brest, on tourne à droite en venant de la ville, un peu après le garage Nédelec. La maison est reconnaissable entre mille avec sa façade en camaïeu de bleus, étonnant ! 


L'intérieur correspond à l'extérieur, un univers Pop et exotique nous attend. Un vrai challenge pour un artiste, mais pas impossible ! Les propriétaires des lieux collectionnent à tout va, le monde est accroché sur leurs murs colorés. Alors photos noir et blanc ou au contraire peintures aux couleurs folles ?
 Les artistes s'interrogent là encore. Le quartier est agréable, la campagne aux portes de la ville. Les propriétaires sont des habitués des expos de C.A.C.T.U.S, ils invitent même leurs voisins à tenter l'aventure, en discute le soir autour d'un verre, après les visites, des passionnés !

Les bénévoles de C.A.C.T.U.S sont là aussi pour rassurer les hôtes, ils ne seront pas livrés à eux-mêmes pendant ces deux week-end, deux bénévoles seront avec eux ainsi que l'artiste, ils pourront vaquer à leurs occupations si ils le veulent. Le choix de l'artiste se fera entre autres sur des détails techniques, la lumière du lieu, les facilités d'accrochage même si l'équipe qui s'en occupe est devenue au fil du temps véritablement professionnelle. 

Troisième étape, 7, rue Treuz, dans un appartement white cube comme on dit, là pas de problème de couleurs qui peuvent gêner, de la lumière à foison, un lieu idéal, dont la façade donne sur la rue Kéréon. 





L'appartement propose trois pans de murs avec des cimaises, donc pas de problème d'accrochage non plus.  Un lieu qui séduit d'emblée.

Quatrième étape, chez Marie André, 53, rue des Potiers, une rue qui a déjà vu plusieurs maisons accueillir des artiste dans  leurs jardins avec C.A.C.T.U.S. Cette fois, c'est pour Artiste@Home. 
Nous grimpons un escalier de pierres assez abrupt avant d'atteindre l'entrée du logis qui sent bon le temps jadis. L'exposition aura lieu dans une suite salon-séjour aux murs gris ou taupe (avec une touche de rouge), assez neutres en fait, et, surtout au fond une fenêtre qui ouvre la perspective sur les toits de la ville. Et même par ce jour pluvieux, c'est un vrai ravissement pour tous.

Un intérieur très cocouning dans cette rue des Potier que l'on pourra bientôt appeler la rue des expositions. 

Dernière étape, chez Pierre-Yves Gourlay ou aura lieu le débriefing de la matinée. La maison se situe près de l"école de Pennaguer, rue de Pont l'Abbé. Il faut grimper une rue étroite, la rue des trois Le Guennec. Au numéro 7, l'hôte de ce lieu nous accueille chaleureusement. Le sapin magnifique ruisselant de cheveux d'ange, de lumière et de boules de verre splendides,  est encore là, le feu dans la cheminée aussi. Pour l'exposition, il faut imaginer cet espace plus dépouillé, mais d'autres expositions y ont déjà eu lieu, donc pas de problème. De plus, des cimaises sont installées partout. 
Cette fois, le groupe s'installe confortablement pour avoir l'avis des artistes sur ce que ces maisons leur inspire. Mais d'abord, ils parlent de leur travail.

Julie a amené son ordinateur pour montrer ce qu'elle propose d'exposer pour C.A.C.T.U.S. Ce sont des photos noir et blanc. " D'abord je prend des clichés de façon instinctive, une sorte de collectage. Je les mets de côté, j'ai ainsi des photos argentiques outre les photos numériques. Puis un jour je les ressors, et là, je réinvente tout un univers en superposant des images, des fragments d'image.Le but étant d'amener le spectateur dans un univers étrange, sensible. Ce sont essentiellement des paysages poétiques. Les dimensions varient. L'accrochage est important, j'ai des tirages très grands, d'autres de 35 sur 50". Elle voit déjà quels espaces pourraient lui convenir. Mais chut, on leur laisse quelques jours pour donner leur réponse.
Marie travail sur l'architecture avec des papiers collés, légers. " Je fais beaucoup de croquis", mais là aussi elle réinvente un univers de formes pour des monotypes aux couleurs sourdes, dans les bruns, les ocres, les rouges profonds, les roses bleutés, un monde de transparence, de légèreté en contraste avec les formes qui peuvent être issues de constructions bien ancrées dans le paysage. 

Pol Guézennec rappelle qu'il est peintre au départ, puis il a découvert le numérique; " Aujourd'hui je peins avec mon ordinateur, j'écrit des programmes. Le dernier va chercher de façon aléatoire des images dans un dossier que j'ai concocté et qui en comprend 300. Deux images vont se confronter, puis ça change. Parfois j'en fais des tirages papiers.C'est un procédé qui peut s'apparenter aux Cadavres exquis des Surréalistes. Je proposerai dans l'exposition des vidéos naturellement", d'où le choix de la maison qui est important. 

Virginie Sinquin qui est représentée par Sheila Laclusse-Le Nost, travaille sur la nature avec plusieurs médiums (peinture, photo, etc...). Elle propose tout un bestiaire très coloré, un peu fou, entre figuration libre, surréalisme, culture pop, B.D..." Il y a du Douanier Rousseau dans ses influences", une artiste pour qui l'art rend heureux, c'est ce qui ressort en tous les cas de son travail que l'on pourrait aussi qualifier de dionysiaque !

Pour Antoine Perrot, le plus expérimente des artistes présentés, le parisien amoureux de la Bretagne et ami de Jean-Yves Pennec, la couleur est son vade-mecum. Il la cherche partout dans le quotidien. Son obsession, relier la vie et la création de l'artiste. Il prend des matériaux du monde ordinaire (paille, éponge, confetti, etc...)et propose des ready made color.  " C'est un intellectuel qui réfléchit sur son travail. Il proposera des formats moyens ou petits, et tous les espaces lui conviennent à priori"

Pour Maryvonne Magaud, cette saison encore, Artiste@Home, proposera donc une exposition intergénérationnelle avec des disciplines très différentes, le tout se croisant avec harmonie. Trois femmes et deux hommes aux parcours et aux univers très différents qui vont se rencontrer, là, à Quimper. 









Pol Guézennec étudie l'espace proposé par Jean-Yves Gourlay, rue des trois Le Guennec.

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