Annelise NGUYEN, sculpteur
Née en 1973.
Vit et travaille dans le Finistère
https://www.annelisenguyen.com
Annelise Nguyên sculpte le métal. Elle travaille à partir de tiges et de fils d’acier qu’elle déploie dans l’espace selon des schémas qui évoquent les courants marins, une mécanique des fluides à la fois minimale et buissonnante. Grande observatrice du réel, elle réduit à l’essentiel les formes dont elle s’inspire sans jamais en abolir la complexité ni la richesse, comme si elle voulait s’approcher au plus près de la composition atomique des choses, découvrir des formes qui étaient déjà là et dont elle ne serait que l’inventeuse (comme on dit qu’on invente un trésor, ou une épave).
Il y a quelque chose de la représentation de l’infini dans ses sculptures, un continuum sans fin, un ruban dont la face visible devient imperceptiblement la face cachée sans que rien n’arrête jamais cette circonvolution organique. Le regard glisse sur le fini de l’acier, lisse et poreux. Il est parfois ralenti par une soudure, comme le doigt le long d’une branche peut être retardé par le gonflement d’un bourgeon. Son travail est de ceux qui demandent une attention aussi concentrée que distraite. Elle sait se rendre sensible aux mouvements de la graine qui germe comme à l'incommensurabilité des variations du Gulf Stream. L’échelle de ses œuvres est celle du corps, un corps hospitalier, ouvert et Le fil d’acier pour des réalisations très poétiques
Pour cette « métallo-sculpteur », l’acier est un état d’esprit, un moyen d’expression qui lui correspond. Le métal permet cette liberté d’aller-retour, d’enlever et d’ajouter, pour chercher la forme qui sera juste. Il peut être à la fois fragile et brut, souple et structure. De ses créations imaginées à partir de mots, de sentiments, de sensations… naissent des formes tendues et nerveuses, poétiques et nuageuses.
« Pièges à air, nasses à rien, cages à vide déploient leur perspective dans un équilibre précaire tout en finesse et légèreté. Cette écriture linéaire, faite de bâtons assemblés comme des traits à l’encre selon un ordre qui pourrait apparaître aléatoire, constitue une ossature, charpente aérienne, qui joue sans cesse de l’air et de la lumière. »
(MH pour Lieu Dit)
C’est d’abord Inoué et Miyata, sculpteurs japonais, qui ont initié Annelise au volume par le biais du modelage en terre d’après modèle vivant et du moulage en plâtre.Son expérience s’est poursuivie autour du métal : aux Arts Appliqués (ENSAAMA Olivier-de-Serres), en fonderie de bronze et chaudronnerie d’art (Fondation Coubertin), puis en soudure aéronautique…Ses premières créations personnelles naissent en 1999, et s’enrichiront au fil des différents ateliers : péniche sur la Seine, lieux partagés à Douarnenez puis dans le Cap Sizun (collectif Rouillegorge) et aujourd’hui dans les monts d’Arrée.Certaines de ses pièces prennent place dans l’espace public (Morlaix, St Martin des Champs, Landerneau…) et elle collabore également à des projets en muséographie (Port musée de Douarnenez, musée Bigouden, musée des Beaux-Arts de Brest…) tout en poursuivant son travail de création à différentes échelles.
Expositions - sélection
2023 : Festival Lieux mouvants, Lanrivain
Jardin Lepage bord de mer, Pleumeur Bodou
Manoir de Kerbaskiou, Pluguffan
2022 : Port musée de Douarnenez, Phares et balises
Galerie Passerelle, La Gacilly
2021 : Abbaye de Coat Malouen, Kerpert
2020 : Galerie Méandres, Huelgoat
Hommage à Hideko Miyata, Galerie La Tannerie, Houdan
2019 : Chapelle des Paulines et Cloître de Tréguier.
2018 : Résidence à la Verrerie de la Rochère, Passavant-la-rochère
La galerie, Binic-Étables-sur-mer
2017 : Centre des Arts, Douarnenez
Galerie Arts Raden, Plogastel-Saint-Germain
2015 : Centre culturel de Landivisiau
2013 : Sculpt’en Sologne, Biennale de sculpture monumentale
2012 : Nouvel accent, Espace Cosmopolis, Nantes
2011 : Fort de Ste Marine
L’art à la pointe, Chapelle St They, Plouhinec
Port-musée de Douarnenez
2010 : Jardin des Arts, sculptures monumentales, parc d’Ar milin, Châteaubourg
Galerie au Gai sabot, Audierne
2009 : Galerie collection, Paris 3ème
Phare de l’île Wrac’h, Plouguerneau
2008 : Chapelle st Yves, exposition personnelle, Rennes
Galerie Lieu-dit, Hédé
Ciac, Pont-Aven
2007 : Galerie Saluden, Quimper
2005 : Carte blanche jeunes créateurs, Douarnenez
Ce sont des formes faites pour ça, pour être touchées, traversées, participer à nos jeux. Dali disait : « le moins que l’on puisse demander à une sculpture, c’est qu’elle ne bouge pas ». Mais ça ne l’empêche pas, dans son immobilité, de venir nous chercher et de nous entraîner dans sa ronde. Elles sont faites pour nous.
L’oeuvre d’Annelise Nguyên est paradoxale, même si cela semble une évidence pour elle. La force graphique de ses structures filaires, tiges et plats assemblés par de fines soudures, se déploie dans les 3 dimensions pour atteindre une sorte d’apesanteur épurée. Le métal quitte ici sa matérialité et son inertie pour un monde de mouvements fluides et de légèreté.
Un acier féminisé et sensualisé. Paysages à échelle humaine, les sculptures d’Annelise Nguyên sont aussi des espaces d’accueil : le regard invite facilement le corps à s’y projeter. Sans être ouvertement un banc, l’oeuvre « Gulf Stream » incite à s’y lover.
Courbes souples, circonvolutions, flux dynamiques transcrivent la topographie d’un environnement organique minimal, essentialisé.
Projet pour Artistes au jardin
J’ai choisi ce jardin, car la propriétaire a murmuré furtivement qu’elle avait ôté son fil à linge, même si elle reconnaissait discrètement qu’elle prenait plaisir à étendre son linge de façon artistique (ce n’était pas le mot employé mais il aurait été juste). J'ai pensé alors à ma façon d’étendre mon linge.
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