François PUYPLAT

François PUYPLAT, photographe

Né à Paris le 14 août 1937. 

Vit et travaille à Paris et Bannalec



François PUYPLAT



François Puyplat ne destinait pas son regard à la photographie. Diplômé des Arts-Déco en 1963, il exerce son œil dans la décoration et l’architecture d’intérieur. C’esten Algérie qu’il achète son premier appareil de prise de vues, un Rolleiflex. Au retour, c’est plutôt sur des objets inanimés qu’il braque son objectif : bâtiments, objets, natures mortes. Ces images intéressent des designers. 

L’après-68 est un bouleversement pour la culture. L’art fait aussi sa révolution. La photographie fait son entrée aux Arts Déco et c’est François Puyplat qui est sollicité pour l’enseigner à partir de 1970. Il s’interroge sur ce qu’il doit enseigner. Car la pratique est pour François Puyplat indissociable d’une réflexion. Il est à la fois un praticien et un théoricien, pour ne pas dire un philosophe, de cet « art photographique » basé sur une technique, sur une science, mais qui doit s’en affranchir par l’émotion, les sensations.

Car pour lui, des cinq sens, le plus important est la vue, l’ambassadeur de tous les autres. Toute construction personnelle et sociale vient par les yeux, toute culture vient par des images, réelles ou mentales. Le champ visuel est un trésor, un viseur naturel, dont il ne cesse d’analyser la différence d’avec sa captation par l’appareil photographique, et préconise le retour à « l’art rétinien ».Quarante-cinq années de pratique de l’argentique, de l’instant décisif, des différences entre la vision du photographe et celle de l’appareil, entre le monde extérieur et le monde intérieur de celui qui regarde. Ce regard qui capte l’ imprévu, parfois invisible à son auteur lui-même au moment du déclenchement. Instants de vie où le réel devient image, la première qui ne soit pas faite de la main de l’homme mais issue d’une machine, qui « piège » les photons du modèle dans une boite étanche à toute autre intervention, un capteur d’énergie que le photographe ne peut que diriger et programmer.

Cependant ce travail exige de la part du photographe une implication physique et émotionnelle, tenant de la chasse, de l’amour, du jeu, du pouvoir. Mais avec les mêmes exigences esthétiques que celles de l’artiste traditionnel dans son atelier. 

Depuis une vingtaine d’années, François Puyplat a adopté le numérique. Il est au cœur de ses promenades quotidiennes, avec cet apaisement dû à la possibilité de prendre son temps, de regarder pour le plaisir, enjeu différent, couleurs, immersion toujours…

Cécile Petit-Vallaud


photo issue de la série "Houles", 1980-1990, tirage noir et blanc

argentique, 40 x 50 cm




DÉCLARATION DE PRINCIPES

 

« Un objet devient lui-même, c’est-à-dire porteur d’une valeur, dans la mesure où il participe à un symbole ».

Je découvre aujourd’hui, à plus de quatre vingt ans, cette citation de Mircéa Éliade. Elle semble répondre à la question: qu’est-ce que je photographie?

Si je suis photographe, je ne suis pas convaincu d’ être un artiste.

La photographie peut être un moyen d’expression plastique, mais elle est plus que celà.

Et sa nature, sa nouveauté, génèrent des questions métaphysiques, parallèlement aux

images.

D’où une suite de découvertes, au fil des années, dont voici quelques unes :

La plus ancienne : le «Zone System», d’Ansel Adams.

Puis : «Image, icône, économie» de Marie-José Mondzain. l’image achiropite.

Mon extrapolation à la photographie.

Les exercices spirituels d’Ignace de Loyola.

Leur relation à l’histoire de l’art.

Mon enquète au Quartier Général des Jésuites, à Rome.

«Discours on sacred and profane image» de Gabriele Paleotti, et «Dialogue on the errors

and abuses of painter» de Giovanni Gilio.

«La colombe et le serpent» de Michel Farin, sur les tapisseries de la Chaise-Dieu.

La lecture typologique et la permanence de celle-ci dans les images actuelles.

Ce que j’ai appris en étant enseignant.

Par les professeurs: la différence entre l’image protestante et l’image catholique.

Les Suisses et les Hollandais enseignant la rigueur et la pureté du signe.

Ceux de culture catholique, parlant de la «peinture », hésitante et sale.

Par les étudiants, pour qui la raison principale de l’appareil n’était plus de faire des images.

Début de l’ère du culte du «matos». (Grave question. Beaucoup à dire ).

Ma gène d’admettre que je fais équipe avec une machine.

Mes images peuvent-elles contenir la part spirituelle des images faites à la main?

La laïcisation. La terreur de la République envers le clérical.

Et la crispation intellectuelle en résultant dans l’histoire de l’art officielle française et son enseignement.

Je pensais que la photographie était vierge.

Or elle avait une histoire: celle des deux mille ans d’image chrétienne.

Ma démarche: aborder du point de vue de la photographie tout ce qui touche à la

représentation. Rédaction de « l’ombre des photons ».

Comment, par sa nature de machine, sa précision impersonnelle, sa rapidité, par le «charme cruel et surprenant du daguerréotype» (Baudelaire), la photographie a changé

radicalement la manière de voir le monde.

François Puyplat        


"Banquises", série, 1980-90, tirage noir et blanc argentique, 40 x 50 cm


François Puyplat

Atelier n° 5, Le Bateau Lavoir, Paris.

1963 Diplôme Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Paris.

1964 Photographe indépendant.

1971 à 2003 Enseignant à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris.

Création de la section Photographie.

1978 Maîtrise d’enseignement d’arts plastiques Paris I – Sorbonne.


Quelques expositions :

1975 Plantes sauvages grandeur nature Bibliothèque Nationale, Paris.

1997 La conquête des Pôles, groupe. Mission du Patrimoine photographique, Paris.

1998 A Prova de agua, groupe, Exposition Mondiale. Lisbonne.

Houles, Banquises, Icebergs Espace Saint-Cyprien. Toulouse.

1999 Un Petit Monde de Siècles, Galerie Tal Coat, Hennebont.

2003 Pénates, Galerie Kelenn. Quimper

2004 Vagues, hommages et digressions, (exposition de groupe), Musée Malraux, Le Havre.

2005 Ateliers, galerie Le Lieu, Lorient.

Quarante visages de l’Abbé Pierre, galerie de la Mairie, Rédéné.

2012 Un petit monde de siècles, galerie Archipel, Arles.

2019 Paris, années 60, médiathèque de Bubry.

2021 Transition galerie de l’Ellipse, Moëllan-sur-mer

2022 Banquises, icebergs, galerie-librairie Antinoë, Brest.


Catalogues :

1990 Houles, 25×30 cm. 7 photos. Textes de Jean Randier.

1991 Tous les Jours.Catalogue. 21×21.cm. 18 photos. Galerie 4. Cheb, Tchécoslovaquie.

1995 Le Paysage Littoral. Ecole régionale des Beaux Arts, Rennes.

1998 A Prova de Agua Catalogue d’exposition. Ed. Stemmli, Lisbonne.

2006 Cardis, Cagibis, Garages, Ed. du Caillou et Associés, Bordeaux.


Textes :

1988 L’ombre des photons, sur la métaphysique de la photographie.


Livres d’artiste :

2009 La voix de Pascale

2010 Pénates

2011 Fantômes au crépuscule

2012 Les soupirs du dragon

2013 Houles

2013 -15 La série des « Pirouettes »

2017 Dans le silence et dans le noir

2018 Otium Balises



Collections Fonds National d’Art Contemporain, Paris.

Bibliothèque Nationale, Paris

Maison Européenne de la Photographie, Paris

Musée de l’Elysée. Lausanne, Suisse.

FotoMuseum. Anvers, Belgique.

Centro Portugues de Fotografia. Porto, Portugal.

Artothèques: Angers, Annecy, Brest, Evreux, Hennebont, Limoges,

Nantes,Toulouse.



François Puyplat série "Retritout", 2023, petit format, couleur.




 


 

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