Maud BOULET


Dessin contemporain

Formation

2015 Université de Rennes 2 Master Arts Plastiques 
 
2009 Baccalauréat Littéraire Spécialité Art Plastique




Maud Boulet, dessin contemporain, Artistes@home 4, CACTUS Quimper, 2021



Human botany 13



Note de présentation

« Il y a une immense différence entre voir une chose sans le crayon dans la main, et la voir en la dessinant. 1» “ Ces mots de Paul Valéry sont les bienvenus pour parler du dessin. Il y a dans le dessin en effet ce regard particulier, cette transformation des choses par l’œil et la main. L’œil recueille l’image du monde et la main en produit une nouvelle, interprète à sa manière son environnement. Voilà peut-être cette différence entre voir et voir par le dessin. Le dessin est une trace, il se fait le témoin de l’interprétation intime du regard de l’artiste. Ce rapport d’intimité qu’entretient le regard de l’artiste avec le monde est à l’origine de la richesse infinie qu’offre le dessin. « En dessinant » comme dit Paul Valéry, nous transformons les choses dans un langage unique au travers de nos sens, comme une machine qui digérerait la vue afin de produire un nouveau regard, permettant ainsi de toujours renouveler notre perception et d’offrir aux autres notre manière d’être au monde. Voir sans le crayon c’est contempler dans un plaisir passif. Voir en dessinant c’est laisser une empreinte de son regard.

Le dessin entretient un rapport très étroit avec l’œil et la main ; ce sont les deux organes actifs de cette pratique. Geste simple de la ligne, du trait sur le papier, le dessin a toujours été considéré comme le commencement de tout art. Il est ébauche, croquis, projet. Si le dessin est souvent assimilé à cette idée du dessein, il recèle également parfois des propriétés sensorielles, il est projet et projet de l’expression des sens. La main projette ainsi son langage. Il se trouve que parfois le dessin peut être le lieu de cette rencontre entre l’œil et la main. Le dessin devient alors un espace sensible où se joue une image visible mais également tangible.

Le dessin est une forme d’emprise sur les choses. Focillon, quant à lui, disait que « la possession du monde exige une sorte de flair tactile ». Alors dans le dessin, dans la ligne tracée par la main qui traduit ce regard, il y a cette emprise, le dessin se fait le moyen du dialogue entre la vision aveugle de la main et l’interprétation du visible par l’œil de l’artiste. Dans ce ballet entre l’artiste, l’œil et la main se produit alors l’invention de la forme. La forme comme expression du végétal, de l’organique, de la matière ou de ses hybridations.

J’ai toujours dessiné. C’est quelque chose de simple pour moi ; du papier, un stylo, de l’encre. Chaque jour il y a un dessin à faire. Une vision à tracer. Je suis née avec un défaut de la rétine, alors j’ai toujours perçu mon environnement avec mes mains et mes yeux. Pour moi, ce sont deux sens complémentaires. Il y a dans mes dessins, je crois, ce double regard. Le dessin est un moyen de saisir les matières du monde. J’aime toucher, tâtonner, sentir de quoi sont faites les choses, leur enveloppe, leur dureté, leur mollesse, leur complexité. Le regard seul ne suffit pas, j’ai toujours besoin d’avoir un contact avec les objets, quel qu’ils soient, de les avoir dans les mains pour les voir vraiment. Quand je dessine, c’est avec le souvenir de ce que j’ai pu toucher, caresser. Ce sont des matières, des textures qui viennent de ma mémoire et que j’associe les unes aux autres pour créer une forme unique faite sur la base de ma mémoire tactile. Mais mes dessins sont aussi issus, paradoxalement, de ce qui ne peut être saisi. Je cherche toujours de nouvelles surfaces, de nouvelles formes pour composer le dessin. Quelle frustration de savoir que certaines choses sont insaisissables ! Des choses microscopiques par exemple, ou vaporeuses. J’aime les matières complexes faites de trous, de béances, de bosses ; des surfaces accidentées, craquelées. Il y a dans la contemplation, un regard particulier qui peut entrer ou sortir de ces espaces, scanner ou sonder le dessin pour le toucher des yeux.” 


 

1 Paul VALERY, Degas, danse, dessin, Paris, Gallimard, 1949, p.57   

2 Henri FOCILLON, Vie des formes, suivi de Éloge de la main, Paris, PUF, 1943 p.105




Maud Boulet, dessin contemporain, Artistes@home 4, CACTUS Quimper, 2021


Human botany 12, recadrage

EXPOSITIONS

2019-20 Indices, cycle Verdoyons ! , galerie de la Chambre claire, Université de Rennes2

2019 Tangible INRIA, Rennes, exposition personnelle

2017 Parcours d’artiste, Pontault-Combault exposition collective 


Tous à Toile !, dessin contemporain, exposition collective, Pont-Aven
 Détails, Moulin de la Pannevert, Rouen, exposition personnelle 


2016 Botanique Céleste, Festival des Arts ForeZtiers, Chavagniac-Lafayette exposition collective

2015 L’arbre du milieu du monde, Festival des Arts ForeZtiers, Chavagniac-Lafayette exposition collective 
 PERCEPTION : prisme de l’eau, de l’aire, du feu et de la terre, Lauréat du concours "Doubles S pour les artistes de demain", galerie Double S, Paris, exposition collective 


Forum des Arts Tour Bidouane, Saint Malo, exposition collective

2013 Inouie, Musée zoologique de Strasbourg, Création d’une pièce sur le thème du son, peinture, coll. 2011 Drôles de dames, dessin lavis, exposition personnelle, Pontrieux

2009 Drôles de dames, Le Havre

2008 Drôles de dames, Fécamp



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