Sibylle BESANÇON

Sibylle Besançon

Sculpteure

Née en 1961, vit et travaille à Langrolay-sur-Rance (22)

http://www.sibylle-besancon.fr/ 

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                    Brins d'avoine versatiles, 2023, paille d'avoine            



D’abord, il y a les kyrielles.

Des kyrielles de fils, de points, de lignes, de traits, de sections, de hachures, de cuivre, d’inox, d’étonnantes siliques de radis, septums de roquette, ronces, écorces ... L’artiste organise des séquences et les agence à sa manière dans une intrication à la fois synchrone et décalée. Il faut du rythme. Il faut que ça vibre et résonne. Il faut que ça palpite.

Promenez-vous avec Sibylle Besançon, elle vous montrera les fibres d’une plante montée en graine, vous parlera de son affection pour les « petits bordels » enchevêtrés de mousses, de graines, de tiges. La nature l’inspire et nourrit son imaginaire, le végétal en particulier dans toute sa complexité, reconnaissable, quantifiable. À ce fourmillement du monde, elle fait écho par des oeuvres en volume, dessinées ou gravées dans lesquelles elle explore les infinies variations sur une même forme. Observez ces installations : des siliques de radis teintées une par une puis savamment alignées côte à côte, cette pluie de gouttes élaborées autour de multiples fils... L’artiste y envisage la déclinaison du même, l’émerveillement né du semblable toujours différent. Les éléments changent constamment d’emplacement entre une position de figure et une position de fond, dans une suite d’alternances et de superpositions qui dessinent l’espace en hauteur et en profondeur. Sibylle Besançon explore inlassablement les différentes manières de tracer des continuités et des discontinuités entre les choses.

Et puis il y a ce réel qui n’est jamais plat.

De l’émotion liée à la découverte de la structure interne d’un coquillage cassé est née la quête perpétuelle de la ligne directrice, celle qui sous-tend l’ensemble, visible ou invisible. Commence alors un jeu subtil pour tendre le mou, organiser le fil, diriger les lignes, susciter la surprise, faire vibrer le regard et l’inviter à traverser les surfaces. Par ses organisations rythmiques et ses formes dynamiques, Sibylle Besançon donne à voir la peau du dedans, nous plonge dans de multiples sections de bâtons, nous fait peloter des ronces et ressentir l’insaisissable espace.

Entourer une forme de fil. La cercler. La ceindre par un enlacement répété. Puis ôter la forme comme par magie. Ne reste alors que le fil, magnifié, rendu plus fort par la multiplicité de ses entrelacs.

Entourer le blanc pour révéler le noir. Cerner le vide pour embrasser l’absence. D’un regard traverser la surface pour observer simultanément l’intérieur et l’extérieur d’une même forme.

Le travail de Sibylle Besançon incite à cultiver une qualité d’attention spacieuse, entraîne à voir large et à changer de posture. Là où la plupart voient ronces - piquants - agression - douleur, elle voit traits - crans - ponctuation - graphisme, elle fait rondeur - accumulation - enroulement. Le piquant de la ronce sert d’appui. Là où nous fuyons l’idée même du contact avec la pointe agressive, l’artiste y voit un allié pour s’appuyer, avancer avec souplesse et solidité, mêler, enlacer, tendre. Les moyens utilisés sont simples ? Tant mieux. Certains de ses processus de création sont très longs ? Peu importe. Intuitive, Sibylle Besançon se situe du côté des artistes qui ont besoin de faire pour réfléchir, dans un va et vient nourrissant entre la main qui fait et un regard interrogateur et exigeant.

De ses oeuvres émerge une petite musique du vivant, à cadence régulière, incessante et légère.

Laissez votre regard danser maintenant…

Cathy Morault, Printemps 2023




Côte à côte, détail. 2021, siliques de radis peintes, bois




Légèreté et pesanteur : l'abstraction façon Sibylle Besançon


Parfaitement ronde mais si piquante, imposante mais si légère, la sphère d’épines de Sibylle Besançon est une apothéose des contraires. Suspendu à un fil, ce curieux sac de lianes et de liens forme une planète où la nature s’impose en reine. S’il attire l’œil, il repousse la main. D’innombrables aiguilles recouvrent la surface, déambulent le long des branchages finissant de former un amas globeux massif et majestueux. Majestueux oui, car l’esthétique est raffinée, détaillée, minutieuse, révélant la beauté supérieure de la Nature mariée au savoir-faire « artisanal » de Sibylle Besançon qui a su dompter et apprivoiser ces ronces inhospitalières.     


Le résultat est d’autant plus notable qu’il révèle une double abstraction : à celle d’une sculpture nonfigurative, se conjugue ici une notion plus philosophique de l’ « abstraction ». L’œuvre de Sibylle Besançon s’observe pour généraliser le continu, matérialiser la pensée, illustrer une réalité dans son état brut. Quelle continuité, quelle pensée, quelle réalité ? Chacun est maître en la matière de les définir mais une chose est certaine, cette boule épineuse n’est pas faite que pour être vue, elle a été créée pour penser.    


 Dès lors, cette boule piquante pourrait être une belle métaphore de l’esprit. Chaque branche est un fil conducteur de la pensée prenant de l’épaisseur et de la teneur en se liant aux autres. Cette tête pensante est à la fois indocile et apprivoisable, pouvant croître à force de travail, devenant alors plus incisive et armée que jamais. Déjà en apesanteur, elle est vouée à s’élever… ou à s’effondrer. A chacun de ménager son esprit critique !


Texte de Anne-Laure Peressin





                                                Pelotes, 2017 - Ronces


Expositions individuelles

2021 Un artiste dans nos murs à Hillion (22)

2016 Galerie d'art "Entrelacs" de Jugon les lacs (22) 

2014 Abbaye de Saint-Jacut de la Mer (22) 

2009-13   Atelier 213, Paris 2003 : Galerie Thuillier, Paris 

2000 Centre culturel du Panthéon, Centre d'animation Arras, Paris


Expositions collectives (sélection) 

2023 Gautier & Co, à l’artothèque de Hennebont (56) 

2023 Hunterkunst à Ulft (Pays-Bas) 

2023 En Suspension, à l’espace d’art Chailloux (94 Fresnes) 

2022 Autour du trait avec Benoît Mercier à Cancale (35) 

2022 Végétabilis à Fougères (35) 2022 : Brousailles à Meillac (35)

2022 Hors les murs RN, Santa Maria Capua Vetere (Italie)

2021 Circuit des Chapelles à Loquémeau (22) 

2021 Six au singulier, à Saint-Briac (35)

2021 MVA avec la galerie Le Cerisier à Paris 

2021 MacParis (75) 

2020 Du plein au vide à la galerie Abstract Project à Paris

2020 Trame-trame et Collé-trame avec Dominique Potard à Tréguier 

2019 Le Génie des jardins à Paris 

2019 jArtdin à Saint-Michel-en-Grève (22)

2019 Comes(Table) avec La Balissade à Saint-Briac (35) 

2018 Centrum Curvis Iconium avec G. Moreau et JP Simplet à Oingt 

2018 Festival du lin et de la fibre artistique (76)

2018 Organique avec La Balissade à Saint-Briac (35) 

2018 Temps de Femmes à Etables-sur-mer (22) 

2018 Miniartextile à Montrouge (92)

2017 L'Art dans les chapelles du Léon (29)

2017 Galerie l'Antre Temps avec Carole Geinguéné à Rennes

2016 Natures avec H. Courtois-Redouté, F. Rabin, J. Page, Dinan (22)

2015 Abstract5 avec JR Marrec, C Rolland et B Mercier, Léhon (22) 

2015-23 Salon Réalités Nouvelles, Paris 

2015-23 Avec le collectif Artnithorynque à Taden (22) 

2013 Saint-Briac avec Valerie Philipot 

2001-10 Exposition permanente à la galerie du collectif de "La Vache Bleue", Paris


Symposium/résidence et prix 

2021 Prix de la Fondation Taylor pour "Côte à côte », salon Réalités Nouvelles 

2016-17 Projet « Créatives » avec Danse à tous les étages (35), chorégraphe Séverine Gouret 

2016 Détissage, sur le thème zéro euro, Saint-Thélo (22) 

2016 Prix de l’officiel des Galeries et Musées salon Réalités Nouvelles 

2013-15 Semaines de résidence de création avec "L'art est dans les bois" (22) 

1996 Symposium de sculpture sur neige de Valloire (73), 2e prix "Hommage à Pythagore" 


Collections publiques et privées 

MACs de Santa Maria Capua Vetere (Italie) 

Collection Gautier & Co


Rencontres et formation artistique 

1994 à 2009  Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris : Eva Gotsik, Sylvie Lejeune et Annie Lacour, 

1991 à 1998  Ateliers avec André Gence, Jean Muhlthaler et Luc Moreau   et de 

2009 à 2011  avec Philippe Judlin 

depuis 2012 Atelier de gravure Brito à Pipriac (35)




2021 - "Il pleut des gouttes", Taden. Ronce, fils d’origines variées


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