14 octobre 2022

 Les 5 ans de C.A.C.T.U.S c'est bien parti...


Pour le premier jour de manifestations autour des 5 ans de C.A.C.T.U.S, le public a bien répondu présent, les artistes aussi d'ailleurs. Et pour commencer, des films sur les artistes au travail ont été présentés. 

Yves Doaré a inauguré la série avec deux films, l'un de 2005, l'autre de 2019. Dans le premier on le voit au travail dans son atelier de peintre, mais également dans son atelier de gravure avec ses élèves. Ce qui est intéressant c'est de suivre sa démarche artistique, d'où il part " de la toile noire ", rien ou presque, puis les idées s'enchaînent ou plutôt les images, des corps avec des prothèses " Ces objets dont on ne peut plus se passer, mais cela peut aussi être un autre corps", il parle également de son inspiration qui va puiser dans l'Histoire de l'Art, recréant à sa façon des univers le plus souvent violents mais surtout en mouvement. Dans le deuxième film, le spectateur entre dans la préparation d'une exposition, en l'occurence, celle du Fort Ste Marine à Bénodet, en 2019. Dans ces deux films, l'artiste est interviewé, amené à puiser un peu plus en lui-même, pour expliquer sa démarche. Une belle introduction pour C.A.C.T.U.S qui axe ces rencontres autour de La vie d'artiste.

Avec Henri Girard, l'interview n'a pas de raison d'être, l'artiste se raconte avec verve et humour, parle de sa quête obsessionnelle, de couches à pain, ces toiles qui reçoivent les pâtons prêts à être enfourner. Toiles de lin que les boulangers conservent des années, et qui sont donc marquées par tout ce temps, tous ces pâtons, usées, colorées, salies, une manne pour l'artiste passionné par l'archéologie, mais aussi un réel coup de foudre. Cette quête va durer quatre années. Il va aller à la rencontre de boulangers, puis dans un deuxième temps de moulins " Parce qu'on entre pas dans mon travail comme dans un moulin". Beau prétexte pour pénétrer un univers baroque qui rejoint celui de ses couches à pain. Un travail passionnant pour l'artiste mais aussi pour le spectateur qui goûte à plein cet élan magnifique vers la trace que laisse le temps certes, mais aussi le peintre qui cherche à mettre sa propre marque sur cette toile, cet espace.

                            Henri Girard tout en haut d'un moulin pour en croquer toutes les richesses

                  Un carnet accordéon "Leporello" inspiré des impressions d'Henri Girard sur les moulins.

Le film sur Antoine Le Bihan est également passionnant.Voir l'artiste-vitrailliste au service d'un autre artiste, en l'occurence Jean-François Chaussepied, pour la création de vitraux sur la chapelle de Kerluan est une belle aventure où l'on croise un autre artiste également maître-verrier, Steven Pennaneac'h. Une belle trilogie  pour un travail justement apprécié par l'association qui gère cette chapelle.  Antoine Le Bihan que l'on voit au travail, exposant ces problématiques autour des couleurs, est également ravi de travailler sur ces petits chantiers à taille humaine dans une ambiance bon enfant et pour un résultat superbe et lumineux.


                             Antoine Le Bihan dans son atelier devant sa "bibliothèque de couleurs"

Pol Guézennec nous a fait entrer dans l'atelier de sérigraphie de Douarnenez, pour montrer la naissance de son travail Impluvium à Molène, à l'origine une vidéo dont il a capté une image.




                                                          Impluvium à Molène  en bleu...

La suite des projections étaient plus accès sur le travail déjà accompli ou en devenir. Il s'agissait du film Muséum Random de Pol Guézennec, un montage aléatoire d'oeuvres d'hier et d'aujourd'hui, mises en juxtaposition deux par deux. Il en résulte des surprises, des interrogations, une autre façon de regarder l'art, l'histoire de l'art. 

Avec Dominique Jézéquel, ce sont ces oeuvres numériques projetées sur des murs d'exposition qui sont montrées. Ici, pas d'aléatoire, Dominique Jézéquel, artiste de formation scientifique, et oui, ça existe, étudie de façon très approfondie l'impact des couleurs vis à vis de notre rétine, mais aussi entre elles, tout est calculé, paramétré, pour ces images que se fondent les unes dans les autres. Un très beau festival de couleurs et un très beau travail pictural.


Jean-Yves Pennec présentait et interviewait les artistes à la suite des projections, ici avec Dominique Jézéquel. 


Demain, rendez-vous dès 11 h à l'auditorium de la Médiathèque,pour explorer l'univers de Nicolas Fédorenko et celui de In-Situ Fanch Podeur et Barth Péron. 

L'après-midi dès 14 h, conférence d'Elise Girardot qui présentera Föhn, une plateforme qu'elle a créée à Bordeaux en 2018 et qui propose des projets donnant à voir les processus des artistes, investissant des lieux improbables, pas forcément dédiés aux arts visuels. Elise Girardot est curatrice indépendante, membre de C-E-A Association Française des commissaires d'exposition et de la section française de l'A.I.C.A Association internationale des critiques d'art. 

A 17 h, conférence d'Antoine Perrot sur le thème du parcours de l'artiste militant. Il propose de partager son itinéraire d'artiste et les diverses interrogations qui ont conduit à ses engagements. Il est artiste, maître de conférences en arts plastiques à Panthéon-Sorbonne, Paris 1.



1 commentaire:

PG a dit…

Merci Michelle :-)