La FIAC annulée mais C.A.C.T.U.S bien vivant
La FIAC, ce grand rendez-vous international de l'art contemporain n'aura pas lieu cette année. ce devait être entre le 22 et le 25 octobre. Des centaines d'exposants pour des artistes de toutes nationalités, des peintres, des sculpteurs, des performeurs, des vidéastes. Et, pour les accompagner, des conférences, des rencontres au Grand Palais et bien d'autres lieux prestigieux de Paris. Hélas, il a fallu y renoncer pour cause de Covid.
Heureusement, des structures plus modestes résistent, et justement parce qu'elles sont plus réduites dans leurs propositions, elles s'ouvrent au public. C'est le cas de C.A.C.T.U.S à Quimper qui invite plusieurs fois par an des artistes d'aujourd'hui, installés en Bretagne, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Ils viennent montrer leur travail dans des lieux privés, jardins ou maisons selon la saison.
Cette année, la manifestation se déroule sur deux week-end, et pour cause de Covid (toujours le même), des précautions sont prises, les prestations dans les maisons ont été mises de côté pour le moment, reste les jardins à Quimper et une galerie bucolique à Plogonnec. Des lieux où ne peuvent se croiser que quelques personnes à la fois, avec masques naturellement !
Et pourtant, il s'agit bien d'une exposition internationale ! Ce n'est pas nouveau à Quimper. Le Quartier, centre d'art contemporain défunt, nous y avait habitué, les musées également, mais ici, c'est une association aux moyens plus modestes mais avec des adhérents passionnés qui osent le pari.
Au programme donc, pour cette nouvelle édition, des artistes d'origines différentes, avec des pratiques tout aussi diverses qui exposent un peu partout en France, mais également en Europe et parfois sur d'autres continents !
Commençons par un breton du Léon, Jean-Paul Thaéron, il navigue entre sculptures et peintures à partir de formes simples inspirées du quotidien, et sous ses mains elles deviennent de l'art pur, il voisinera avec un yankee, John K.Melvin, installé à Quimper. Ce dernier propose des installations qui suscitent des dialogues entre différentes cultures. Yanik Pen'Du, sculpteur breton comme le souligne bien son nom, expose ses oeuvres aériennes aussi bien en France qu'à l'étranger. Elodie Cariou, la quimpéroise, séduit avec ses céramiques et autres médiums qui s'organisent autour du thème de la mécanique, et voici des tracteurs transformés par ses soins en sculptures délicates. Aleksandra Ruszkiewicz, la polonaise, bretonne d'adoption, nous invite dans un univers fragile, des formes dessinées dans l'espace où elle invite le spectateur prudent et fasciné. Eun Ji Peignard Kim, la coréenne enseigne à l'école des Beaux-Arts de Lorient et propose des formes complexes qui s'apparentent à celles d'animaux, de végétaux à la limite de l'imaginaire, du fantastique, à travers un dessin raffiné d'une étonnante précision. Maël Nozahic, la costarmoricaine, vogue entre Paris et Fouesnant, elle expose des peintures aux couleurs vives, et là encore nous entrons dans un univers fantastique, étrange, où des grands formats impressionnants accompagnent un monde animal en volume, tout aussi fou. Vincent Gouriou, le brestois originaire de Concarneau, excelle à croquer avec son appareil photo des portraits qui nous ramènent aux plus grands portraitistes de l'histoire de l'art, des hommes et des femmes du quotidien sublimés par des clairs-obscurs glacés. Un travail superbe exposé et récompensé dans le monde entier. L'écossais Bruce Gould, complètement enraciné dans le Finistère depuis de longues années, enseignant à l'EESAB de Quimper, nous plonge dans la couleur, toutes les couleurs, aussi bien sur la toile que sur de belles céramiques un brin torturées, le tout dans un univers abstrait tout relatif, on y retrouve en fait sa vision d'un Finistère rude et flamboyant à la fois.
Entre le 10 et le 18 octobre.